Difficulté

Voir aussi

Dépose du combiné d’instrument  Remplacement du contacteur d’allumage

Introduction

Lors de la première sortie en famille, j’ai remarqué que les deux compteurs kilométriques du tachymètre de la W115 ne fonctionnaient plus. Etant déjà intervenu sur le combiné d’instrument pour remplacer le contacteur d’allumage,  peut-être avais-je mal réalisé la repose, ou endommagé quelque chose ?

Dans tous les cas, le compteur restait définitivement figé à 18.182 km.

Principes de fonctionnement

Dans la littérature Mercedes-Benz, le tachymètre appartient au groupe 54 – «Equipement électrique et instruments», et s’appelle tout simplement «indicateur de vitesse». Un câble flexible est relié à cet indicateur, et permet d’en fournir les deux fonctions principales : indiquer la vitesse de déplacement du véhicule et enregistrer les kilomètres parcourus.

C’est un appareil fabriqué par VDO, équipementier de Mercedes-Benz.

Procédure de dépose

La dépose du combiné d’instrument et du tachymètre ne présente aucune difficulté majeure :

Pour la dépose du combiné : cf. Dépose du combiné d’instrument
Ensuite, pour la dépose du tachymètre :

1. Déconnecter les deux fils électrique d’alimentation de l’ampoule d’éclairage,
2. Sortir la lampe d’éclairage de l’indicateur de vitesse,
3. Extraire les deux clips de maintien du fil de l’ampoule,
4. Retirer les deux vis et l’écrou,
5. Extraire l’indicateur en l’inclinant légèrement du coté libre et le dégager complètement,

Les éléments a déposer ou débrocher étant relativement fragile, cette opération requiert de travailler avec un minimum de calme, et sans contrainte de temps.

Dépose en images

Flèches bleues : fils d’alimentation de l’ampoule d’éclairage,
Cercle bleu : ampoule d’éclairage,
Cercle orange : raccord de liaison du flexible.

Cercles bleus : vis et écrous de fixation du tachymètre,
Cercles violets : clips de maintien du fil de l’ampoule d’éclairage,
Cercle orange : raccord de liaison du flexible.

Vue d’ensemble

J’ai passé un bon moment à analyser ce tachymètre, et à le «chipoter» pour en comprendre son fonctionnement, car il n’est pas documenté dans le manuel d’atelier – et pour diagnostiquer l’origine de la panne.

Voici les explications en images.

Flèche verte : arrivée du flexible venant du moteur,
Flèches roses : commande de remise à zéro du compteur journalier,
Flèche jaune : axe du compteur journalier,
Flèche rouge : axe du compteur permanent.

La rotation du flexible est transformée par un jeu d’engrenage, afin de produire la rotation de l’axe du compteur permanent.

Flèche verte : arrivée du flexible venant du moteur,
Flèches oranges : engrenage transformant la rotation du flexible en rotation de l’axe du compteur permanent,
Flèche rouge : axe du compteur permanent,
Flèches roses : commande de remise à zéro du compteur journalier,
Flèche jaune : axe du compteur journalier,

Grâce à un engrenage interne – non visible sur les illustrations – l’axe du compteur permanent entraine l’axe du compteur journalier.

Flèche rouge : des rouleaux numérotés sont montés sur l’axe du compteur permanent,
 1,2,3, etc : rouleaux exprimant les unités, dizaines, centaines, etc…
Cadre jaune : pignon solidaire de l’axe :

Il est couplé avec l’axe du compteur journalier,
Il est couplé avec le premier rouleau (1) des unités kilométriques.

Sur la W115, l’origine de la panne provenait d’un découplage entre le pignon (cadre jaune) et l’axe du compteur permanent (flèche rouge). En d’autres termes, l’axe tournait bien, mais sans entrainer le pignon.

Constats

Sur base de mon diagnostic, je me suis questionné sur la faisabilité d’une réparation (les axes traversent la structure métallique du tachymètre, et sont sertis de part et d’autre). Même en réussissant à extraire l’axe, le risque évident était de sortir les rouleaux numérotés et les engrenages d’incrément kilométrique sans aucune assurance de pouvoir tout remettre en place. De plus, si j’avais compris l’origine de la panne, je n’avais aucune idée de comment faire pour rendre à nouveau solidaire l’axe et le pignon (le manuel d’atelier évoque d’ailleurs un remplacement et non une réparation !).

Quoi qu’il en soit, rien n’indiquait un lien de cause à effet direct avec le précédent démontage du combiné d’instrument.

Une réparation étant clairement peu réaliste à mon niveau, M. Fayaud m’a donc procuré un tachymètre d’occasion, strictement identique. 

Tous les tachymètres de W115 se ressemblent, et il est important de ne pas se tromper en cas de remplacement – notamment pour ceux qui parcourent les bourses aux pièces. VDO a produit beaucoup de compteurs avec des graduations spécifiques, ceci pour équiper les différentes versions de W115 et W114 : essence, diesel, 4 ou 6 cylindres, boite manuelle ou automatique. Mercedes-Benz a bien fait les choses puisque la référence exacte est directement lisible sans nécessité de tout déposer !

Bien que disposant d’un nouveau compteur, j’ai poursuivis ma quête de compréhension à l’aide du compteur d’origine. Fichu pour fichu, ce dernier était prêt pour une ultime dissection qui aura au moins pour dernière gloire d’approfondir mes connaissances – et a fortiori la présente documentation !

J’ai donc poursuivi en retirant les deux vis du couvercle (cercles bleus).

La date de production du compteur est imprimée en bleu (flèche bleue), ici «6/72», ce qui correspond puisque la W115 a été livrée en juillet 1972. Le compteur était donc d’origine.

Une fois déposé, j’ai retiré encore deux vis, qui assemblent les deux moitiés du boiter :

Cette dernière opération m’a permis d’en savoir un peu plus :

La rotation du flexible (flèche verte) traverse le boitier jusqu’à un  volant d’inertie (numéro 1) qui lui-même renvoie la vitesse de rotation à une minuscule gorge en plastique (cercle vert).
 Flèches oranges : engrenage permettant de capturer la rotation du flexible pour entrainer l’axe du compteur kilométrique.

L’autre moitié du boitier est constitué d’une coupelle, dans laquelle est sertie un minuscule aiguillon (cercle vert). Lorsque les deux moitiés du boitier sont assemblées, il prend sa place dans la gorge. A son extrémité opposée, il traverse le disque gradué, puis est finalement surmonté de l’aiguille qui indique la vitesse.

 L’extrémité opposée de l’aiguillon : le disque gradué et l’aiguille indiquant la vitesse.

Travaux de rénovation

Les travaux de rénovation ont consisté dans le nettoyage du nouveau compteur et quelques autres détails :

Le nouveau compteur (d’occasion) affichait 69.581 km,
Absence de dôme en inox recouvrant l’aiguille,
Absence de butée sur le repère des 20 km/h,
Présence d’une fine pellicule d’oxydation sur l’arrière du boitier.

Pour le dôme et la butée : j’ai déposé ces éléments de l’ancien compteur, pour les reposer sur le nouveau :

Le dôme a été délicatement retirée, puis reposé avec adjonction d’une goutte de colle néoprène,
La butée a été très délicatement déclipsée et reclipsée.

J’ai désoxydé l’arrière du boitier.

Le cadran et les rouleaux numérotés ont été nettoyés au coton-tiges trempés dans de l’eau purifiée.

Enfin, le cadran a été très légèrement polishé avec une crème Swissvax afin de redonner un aspect lumineux et satiné au fond noir.

Réf. 006-542-47-06

Avant la repose, j’ai testé le fonctionnement en reliant une visseuse sur l’embout du compteur pour simuler l’arrivée du flexible. L’aiguille de vitesse et les deux compteurs ont parfaitement fonctionné. J’en ai profité pour graisser légèrement les divers engrenages. Le test aura duré 4 km à une vitesse moyenne de 60 km/h. Je laisse les «matheux» calculer la durée du test 😉

Je me suis interrogé sur l’idée de laisser tourner la visseuse sur le compteur, dans le but de «revenir» au kilométrage de l’ancien compteur. J’ai finalement oublié cette idée. Le «nouveau» compteur étant daté de 1973, je n’ai pas eu envie de le vieillir prématurément et artificiellement !

Repose

La repose a été faite dans l’ordre inverse de la dépose, et sans difficulté particulière, à condition de prendre son temps et de manoeuvrer avec délicatesse.

 Le seul point d’attention concerne le bouton de remise à zéro du compteur journalier. Il faut veiller à aligner l’axe du compteur journalier afin qu’il trouve son logement à l’intérieur du bouton. Le plus simple est de regarder de l’extérieur, par la vitre du compteur.

Mes deux mains étant occupées pour cette opération, je n’ai hélas pas de photo d’illustration.

Résultat

Au moment de finaliser l’écriture de cet article, je n’ai pas encore eu l’opportunité de tester le nouveau compteur.

Ceci fera l’objet d’un article à venir 🙂 .

Bonus

J’ai profité de la dépose du compteur original pour réaliser un fond d’écran sobre, qui orne désormais mon smartphone. Il est disponible gratuitement au téléchargement ci-dessous. Il me permet également d’immortaliser la dernière valeur des kilomètres parcourus !