Difficulté |
Voir aussi | Rénovation du bouchon de radiateur Rénovation de la calandre |
Introduction
Initialement, mon objectif n’était que de déposer définitivement l’attelage de la W115. Pendant des décennies, cette automobile a tracté remorques et caravanes, notamment sur les trajets des vacances. Aujourd’hui, elle ne sera plus jamais sollicitée pour cela. Par ailleurs, d’un point de vue esthétique, j’ai toujours trouvé cet élément relativement disgracieux. Bref, l’heure est venue pour la W115 d’alléger définitivement sa ligne.
Mais les anciennes révèlent souvent des surprises. Parfois de très bonnes, et parfois pas du tout… (n’est-ce pas Roland ? a quand un blog sur le bolide de Stuttgart ?)
Lorsque j’ai démarré cette restauration (en même temps que la rénovation des phares et de la calandre) je ne savais pas que j’allais me heurter à un obstacle handicapant : la météo ! Les mauvaises conditions météos m’ont en effet fait perdre beaucoup, beaucoup de temps…
Procédure de dépose
La dépose de l’attelage est une opération simple :
- Retirer la broche électrique,
- Dévisser les 2 écrous sous le chassis – près du pont arrière,
- Dévisser les 4 écrous qui maintiennent le pare-choc arrière : les platines de l’attelage traversent les écrous de fixation du pare-choc. Les platines sont ainsi fixées entre le chassis de la W115 et les supports du pare-choc arrière.
Dépose en images
Concernant l’alimentation électrique, j’ai constaté une nouvelle fois que Paul et l’électricité automobile faisaient deux. L’alimentation de l’attelage était simplement «repiquée» sur les douilles des ampoules du feu arrière gauche… Un montage peu orthodoxe certes, mais qui a finalement fait le travail pendant toutes ces années.
Pour les 2 écrous sous le chassis, j’ai du mettre la W115 sur chandelles. Mon fils m’a apporter son aide pour bloquer les contre-écrous situés dans la malle arrière.
Hormis un minimum d’effort physique, la dépose des 4 écrous n’a posé aucun problème particulier – illustration ci-dessous pour le coté gauche.
Flèche bleue : écrous de fixation de la platine de fixation du pare-choc arrière,
Flèche rose : écrous de fixation de l’attelage,
C’est une fois déposé que les mauvaises surprises sont arrivées 🙁 !
J’ai d’abord constaté une grosse corrosion sur la barre intérieur du pare-choc. Ma première conclusion était simple : ce pare-choc arrière devait être profondément rénové !
Dans mon élan, je me suis rapidement intéressé au pare-choc avant. J’avais déjà remarqué le mauvais état de son caoutchouc (craquelé et un peu raboté raboté dans les angles – souvenir d’anciens «flirts» de la W115 avec d’autres autos ?).
La dépose du pare-choc avant est on ne peut plus simple :
- Retirer les 2 écrous coté droit,
- Retirer les 2 écrous coté gauche.
Peu enthousiasmé par mes premiers constats visuels «de l’intérieur», j’ai rapporté les deux pare-chocs complets dans mon atelier…
Constats
… c’est en effet dans mon atelier que j’ai vraiment pris conscience du problème.
Vu de l’extérieur, les deux pare-chocs ne semblent requérir qu’un bon nettoyage ainsi qu’une bonne dose de polish.
- Demi pare-choc gauche
- Demi pare-choc droit
- Elément de liaison
- Caoutchouc
Mais vu de l’intérieur, la situation est vraiment alarmante.
J’ai alors désassemblé le pare-choc avant. Ce dernier est constitué de :
Demi pare-choc chromé droit,
Demi pare-choc chromé gauche,
Elément chromé de liaison,
Barre de renfort maintenant l’ensemble,
Platine de fixation de la barre au châssis,
Caoutchouc de protection.
Le démontage du caoutchouc est facile : à l’aide d’un gros tournevis, il faut le désenclaver de l’une des extrémités, dans lequel il est bloqué, puis de le retirer en le pliant un peu sur lui-même :
Après démontage du caoutchouc :
Le caoutchouc masque les boulons qui solidarisent les demis pare-chocs ainsi que l’élément de liaison à la barre de renfort.
La première difficulté a été de retirer les boulons, totalement rouillés.
Après beaucoup d’effort et pas mal de WD40 j’ai réussi à désassemblé tous les éléments du pare-choc… et mes craintes ont été confirmées :
Barre de renfort trouée par la corrosion,
Demi pare-choc «en dentelle» !
Sans parler du fait que pour désassembler, j’ai été contraint d’endommager l’élément de liaison !
Ci-dessous la barre de renfort et un demi pare-choc :
Afin de me faire un avis sur cette situation, j’ai envoyé les photos à Régis, qui est aussi un spécialiste du travail du fer. Son retour fût simple et direct : à ce stade, il n’y avait plus grand chose à espérer pour les sauver 🙁 ! D’une part, reboucher les trous en ajoutant de la matière entrainait un risque fort de déformer tout le reste par effet de dilatation. D’autre part, même en réussissant, il aurait fallu repasser par les services d’un spécialiste du chromage pour obtenir une très belle restauration… Tout cela était possible, mais était-ce vraiment un choix (économiquement et techniquement) judicieux ?
A chaque fois que c’est possible, je préfère restaurer et rénover les éléments d’origine (cf. rénovation du radiateur, rénovation du filtre à air, rénovation du thermostat, etc) pour conserver la W115 «dans son jus». Mais pour cette fois, je n’ai pas d’autre choix que d’envisager un remplacement complet…
C’est M. Fayaud qui a trouvé une solution en me proposant :
Des demis pare-chocs neufs et d’origine dans un état exceptionnel,
Des barres de renfort neuves,
Des éléments de liaisons d’occasion dans un très bon état,
Des caoutchouc neufs à nettoyer.
Ci-dessous, le déballage des pare-chocs neufs… et moi ça m’emballe 🙂
Dans leurs emballages d’origine Mercedes-Benz.
Ils ont été produits en 1980. A cette époque, le modèle avait légèrement évolué, mais je garde la petite surprise pour la fin 😉
Sous le carton épais, du papier de soie industriel.
L’intérieur : absolument irréprochable !
Quant aux chromes extérieurs…. TADAAAAA !
- Demi pare-choc avant gauche
- Demi pare-choc avant droit
- Eléments de liaison
- Demi pare-choc arrière droit
- Demi pare-choc arrière gauche
Il était vraiment grand temps de les remplacer !
Travaux de rénovation
Les travaux de rénovation ont consisté en :
Réassembler les demi pare-chocs,
Appliquer une cire de protection à l’intérieur,
Reposer les caoutchoucs,
Lustrer et faire briller autant que possible les extérieurs en chrome,
Reposer le tout sur la W115.
Une de mes préoccupations était focalisée sur les barres de renfort intérieur. Dans une vision très «puriste» de la restauration, j’aurais du utiliser ces barres en l’état, et accessoirement les protéger à l’aide d’une cire par exemple. Mais l’état de corrosion avancé précédemment constaté m’a orienté vers une autre décision. J’ai en effet décidé d’appliquer préalablement une peinture « noire à chassis » sur les deux barres avant de rassembler les demi pare-chocs, afin de les préserver le plus longtemps possible de la corrosion. J’ai acheté cette peinture chez Restom. La principale qualité de cette peinture est son excellente capacité à se tendre lors du séchage. Ainsi tendue, l’eau et l’humidité ont peu de surface d’accroche.

Réf. Barre de renfort intérieur AR : 115-880-08-16 Réf. Barre de renfort intérieur AV : 115-880-00-16
La peinture « noir à chassis » a été appliquée sur les deux barres, à l’extérieur et à l’intérieur.
Pour la repose des éléments, j’ai amélioré mon plan de travail en le protégeant avec une feuille de mousse, afin de ne pas rayer les surfaces chromées pendant les manipulations.
Puis j’ai préparé tous les éléments, que j’ai assemblé autour de la barre de renfort en me servant des pare-chocs d’origine comme modèle – ci-dessous, le pare-choc arrière.
: Pour cette opération, le mieux est de procéder à deux, car il n’est pas évident de positionner et maintenir les éléments tout en posant la boulonnerie. Mon fils m’a donc prêté mains fortes pour cette étape ! Ceci explique aussi l’absence de photo 🙂
Réf. Demi pare-choc AR gauche : 115-880-03-71 Réf. Demi pare-choc AR droit : 115-880-04-71 Réf. Liaison AR : 115-885-00-22 Réf. Boulonnerie : 111-990-00-29
J’ai ainsi reconstitué les deux pare-chocs, puis j’ai rénové les deux platines du pare-choc arrière, avec application de noir à chassis également.
Avec l’aide de mon fils, nous avons posé les nouvelles bandes de caoutchouc. Je pensais que cette opération serait fastidieuse, mais en réalité, c’est très simple est très rapide (moins de 5 minutes) pour remettre en place les deux pare-chocs. Cette manipulation est d’ailleurs documentée dans le manuel d’atelier.
: L’astuce consiste très simplement à plier la bande de caoutchouc en deux. Ceci a pour effet d’ouvrir sa gorge, qui vient alors naturellement enclaver les feuillures en chromes du pare-choc.Sur les conseils de M Fayaud, j’ai ensuite appliqué une pellicule de cire pour protéger l’intérieur des pare-chocs. C’est une fois encore un produit Restom que j’ai choisi d’utiliser, produit qui s’applique idéalement au pistolet, mais qui peut aussi s’utiliser avec un pinceau.
Depuis le début de mes pérégrinations mécaniques, il m’a toujours manqué un compresseur ! J’ai dû utiliser le compresseur de poche de mon neveu (6 Litres !) pour rénover mon radiateur, et cette absence m’a souvent handicapé pour certains travaux…
Un peu sur un coup de tête il est vrai, j’ai donc fait l’acquisition d’un « petit » compresseur de 50 Litres, premier prix ! L’objectif n’est ni de faire des travaux de peinture conséquent, ni de l’utiliser avec une clé choc, mais simplement de pouvoir réaliser certains petits travaux spécifiques, et de pouvoir sécher rapidement les pièces que je nettoie… (et accessoirement il est vrai, de simplifier le regonflage des pneus des vélos de mes enfants !)
Un obstacle que je ne pouvais pas anticiper en janvier lorsque j’ai commencé, était les conditions météos très défavorable de ce début d’année 2016 ! Pluie, pluie, pluie… En mars, en avril, en mai, etc… J’ai donc perdu beaucoup de temps avant de pouvoir poursuivre les travaux, qui réclamaient de travailler en extérieur.
Ce n’est que début juin que j’ai pu disposer d’une fenêtre de travail (conjonction de temps disponible et de météo temporairement favorable) ! J’ai donc préparé les pare-chocs en protégeant les surfaces chromées à l’aide de feuille de mousse et d’adhésif de protection. Cette préparation un peu fastidieuse me servira aussi plus tard, lors de la repose sur la W115.
Les intérieurs des pare-chocs sont maintenant prêts pour être recouverts de cire de protection !
Tel qu’indiqué sur le produit Restom, j’ai réglé le compresseur à 5 bars, puis j’ai appliqué pour le mieux à l’aide du pistolet et du flexible spécifique en essayant de respecter la vitesse d’application.
Pour être honnête, je dirais que je ne suis pas satisfait de mon travail. J’ai toujours su que l’utilisation d’un pistolet est un exercice qui requiert une certaine pratique. J’ai voulu gagner du temps en choisissant de ne pas faire un entrainement préliminaire et profiter des conditions météos favorables…
Le résultat est le suivant : quelques amas de cire sur le premier pare-choc traité (flèche rose). Le second pare-choc a été un peu mieux réussi avec une application plus homogène ! (merci à ma fille qui à réalisé les photos)
Finalement, peut-être qu’une application au pinceau aurait produit un meilleur résultat. Cette expérience est un bon enseignement : se lancer à l’aventure sans expérience ni aide extérieures présente toujours des risques à sous peser. Ici, il ne s’agit que d’appliquer une cire de protection, sur une partie qui ne sera finalement pas visible… Rien de catastrophique en soi, mais le résultat n’a pas atteint le niveaux d’exigence que j’ai toujours essayé de me fixer depuis le début de cette restauration…
Restom recommande une période de séchage de 3 à 4 semaines avant de poursuivre… La météo n’étant toujours pas au rendez-vous, les deux pare-chocs ont donc eu largement le temps de sécher. De manière surprenante, la cire s’est tendue et les amas se sont donc relativement bien « auto-corrigé ».
Repose
La repose n’a posé aucun problème particulier, et s’est opérée dans le sens inverse de la dépose, nonobstant l’absence de l’attelage, ce qui était, il faut le rappeler, le point de départ de tous ces travaux 😉
Avant la repose, la W115 ressemblait à ceci, car en parallèle de la rénovation du pare-choc, je m’étais aussi engagé sur la rénovation de la calandre et des phares !
Mon fils m’a aidé pour la repose. Ce fût une aide utile, car les pare-chocs sont lourds, et il vaut mieux être à deux pour cette opération.
Puis mon fils et ma fille ont retiré les protections que j’avais préparées…
Enfin, ma fille s’est occupée à passer une dernière couche de polish !
Résultat
Le résultat final en image….
Les lecteurs assidus auront notés que j’ai évoqué une surprise plus haut dans ce billet…
La voici : Mercedes-Benz a fait évoluer sa gamme, et le pare-choc avant dispose maintenant de deux trous, destinés à recevoir des gicleurs pour le nettoyage des phares ! Lorsque M Fayaud m’a procuré le pare-choc, il n’a pas oublié de me fournir les petits bouchons !
Et l’attelage me direz-vous ? Le voici ici démonté… c’est un bon candidat pour un dégraissage, nettoyage et remise en peinture ! On ne sait jamais 😉
Moi je pense qu’elle est prête pour un petit voyage en Picardie
Elle est belle en tout cas et elle rappelle des bons souvenirs.
Avant de prendre la route, il reste encore à remplacer la ligne d’échappement qui est perforée par la rouille… Mais ce serait sympa en effet, avec certainement de belles opportunités de photos à faire !